Me Jacques Tajan, qui fut longtemps le premier commissaire-priseur de France, a été lourdement condamné par la cour d'appel de Paris, pour avoir vendu il y a quinze ans un triptyque du peintre flamand Hans Bol en marge de la loi. Deux ans de prison avec sursis, 300 000 euros d'amende, près de 100 000 euros de dommages et intérêts, la cour l'a déclaré coupable d'abus de confiance aggravé et de complicité de faux en écriture publique. Pour ce qui apparaît à la défense comme une vétille. Depuis 2001, les commissaires-priseurs peuvent vendre directement des objets qui n'ont pas trouvé preneur aux enchères. Mais, à l'époque, cette pratique leur était interdite.
Elle était pourtant habituelle à Drouot, et le fait serait sans doute passé inaperçu si la vendeuse n'était une richissime nonagénaire, Claire Baude, ultérieurement placée sous tutelle. La cour estime que le commissaire-priseur a outrepassé son mandat, en gonflant sa commission au passage. Elle n'a eu cure d'une lettre amicale produite par la défense, à en-tête de la Cour de cassation, par laquelle le procureur général Jean-François Burgelin, escomptait que la «bonne foi» de son ami serait reconnue, ajoutant : «Je regrette bien les soucis que vous cause la profession à laquelle j'appartiens.»
Le verdict est paradoxal, dans la mesure où des employés de maison qui, dans l’intervalle, avaient dépouillé la vieille dame de ses biens alors qu’elle perdait la tête, ont échappé à la prison. Des objets d’art lui o