Menu
Libération
Histoire

La Movida, plongée à contre-culture

Article réservé aux abonnés
Histoire . Lille célèbre l’esprit de l’après-franquisme.
(DR)
publié le 6 mars 2010 à 0h00

«Si tu as vécu la Movida, tu ne t’en souviens pas…» Ceux qui s’en sont sortis ne démentent pas l’adage, à l’image de Christopher Makos, photographe américain étourdi par le dynamisme de l’Espagne de la transition.

Débarqué en même temps que son amant Warhol en terre ibérique, il photographie les visages de l'époque : de la muse Alaska au subversif Almodóvar, en passant par le transsexuel Bibi Andersen ou encore le gendre idéal Miguel Bosé. Mais dès qu'il s'agit de lui demander de raconter les conditions de l'époque, «il ne se souvenait de rien, comme s'ils avaient vraiment abusé de toutes les substances», s'amuse Laura Mainer, co-commissaire de «Mi Movida» (1).

Bouillon. Une Movida s'étalant de 1977, au moment des premières élections démocratiques espagnoles, à 1985, quand la politique s'empare de la vitalité d'une trentaine de jeunes artistes, bouillon de contre-culture rattrapant en moins de dix ans le rockabilly, le punk, la new wave et les mods. «Ce n'est pas un mouvement, c'est un moment, et surtout un sauve-qui-peut», explique Ivan Alvarez, second commissaire. Moment artistique subversif qui regroupe l'illustrateur Ceesepe, auteur de fanzines, le graphiste Mariscal, figure de proue de la scène artistique ibérique, les peintres Enrique Naya et Juan Carrero, les quatre mains de Costus, fleuron du pop'art espagnol dont l'appartement, qualifié de Factory ibérique, a accueilli le tournage du premier Almodóvar (Pepi, Luc