Menu
Libération

Baisemain, cernes et humanité

Article réservé aux abonnés
publié le 17 avril 2010 à 0h00

J'ai des cernes. Je mets mes lunettes noires. Je suis à la terrasse du Soleil de Ménilmontant. J'attrape les rayons UV pendant dix minutes et je me retrouve subitement dans l'ombre. J'enlève mes lunettes et je remets mes cernes. J'arrive au Baron pour le concert d'Open Space & Stars, sacrément en retard, et même pas sur la liste. Tout est très humain cependant et j'assiste à la fin du concert avec la belle Nina Lili qui chante ! Je prends un taxi pour me retrouver dans un embouteillage à 3 heures du matin. Je me rends au prix littéraire de la Closerie des Lilas. Ce cher Rigaut m'attend devant le lieu mythique, il brandit fièrement sa nouvelle acquisition, le roman Arthur Cravan, précipité de Bertrand Lacarelle. «Il y a un dossier Arthur Cravan au FBI, m'assure Rigaut. - Allons-y, dis-je. - Au FBI ? s'exclame-t-il. - Non ! On se fait la Closerie avant !» Mince, je ne suis à nouveau pas sur la fameuse liste… Je passe un coup de fil et les choses s'arrangent grâce à Marie. Nous entrons pour l'adoubement de Véronique Bizot pour Mon couronnement. Mon heure a sonné quand Alistair me reproche de ne pas avoir lu Montherlant. «C'est très humain», lui dis-je, inquiet… Et si Marjorie allait soudain me mordre l'oreille ? La Closerie a un côté vintage ce soir, avec les tailleurs Chanel qui swinguent sur la piste ! Sollers est de sortie. Claire Linda me récite du Ginsberg ! J'aime bien, mais je crois que le champagne me monte