Qu’est-ce que la psychanalyse a fait au ciel pour mériter d’être défendue par Elisabeth Roudinesco et vilipendée par Michel Onfray ? Il est impossible de faire un pas dans le secteur freudien sans tomber sur Mme Roudinesco. Elle est la surveillante générale qui vous alpague du fond du couloir. Vous pensiez avoir la paix, travailler tranquille, mais non, elle vous demande ce que vous faites là. Elisabeth Roudinesco est comme une veuve de grand écrivain qui se mêle de tout, sans l’aval de qui rien ne se prononce valablement sur Freud. N’y a-t-il donc personne, dans cette baraque freudienne, qui puisse faire entendre une autre voix ?
Cela est d'autant plus curieux et exaspérant que la psychanalyse n'a jamais eu autant besoin d'être défendue que dans la période actuelle, où pullulent les gourous de toutes sortes, conseillers, soutiens, sherpas, communicants, astrologues et tutti quanti, tous frottés de Freud, à leur sauce, et quel cuisinier saura en dire le vrai ? Machine datant du XIXe siècle et servant à dévoiler les rouages de l'illusion que l'espèce s'invente pour tenir le coup, la psychanalyse est devenue une religion en soi ou plus exactement : la source d'un nouveau cléricalisme. Tout de même, cela vaut la peine de se demander pourquoi. Sans doute, Elisabeth Roudinesco est-elle consciente de cela. On entend son inquiétude, c'est celle d'une ancienne élève des Lumières, éduquée dans la foi aux exigences de la Raison, consternée à la vue du chaos qui s'annonce, qu