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Hôtel de la Marine : projet de palace en rade

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Patrimoine . Selon la commission des monuments historiques, l’édifice doit conserver ses structures.
publié le 4 mai 2010 à 0h00

L'Hôtel de la Marine, le somptueux bâtiment place de la Concorde érigé par Gabriel à la demande de Louis XV, entre dans une phase décisive de son existence, alors que la controverse enfle. Hier, la commission nationale des monuments historiques a rendu un avis qui ne va pas plaire au ministre de la Défense, réaffirmant la «valeur patrimoniale» de ce lieu qui compte plus de 550 pièces sur 25 000 m2. Dans la perspective du déménagement de l'état-major, il est l'objet d'une bataille entre les tenants de la culture et la petite société bling-bling du sarkozysme.

Abandon. Exceptionnellement, Philippe Bélaval, le nouveau directeur général des patrimoines, a tenu à présider la commission. Signe de l'attention accordée en haut lieu à ce dossier ultrasensible, depuis que nous avions révélé (Libération des 6-7 février) qu'Hervé Morin négociait en secret avec un repreneur quadragénaire, Alexandre Allard, décidé à le transformer en palace new-look. Une pétition de protestation a réuni plus de 1 500 signatures pour réclamer le maintien «au service de l'Etat» d'un monument «au centre de l'histoire de notre pays». L'émotion a gagné la majorité. Peu avant sa mort, Philippe Séguin s'indignait en privé de cet abandon. Françoise de Panafieu s'étant inquiétée de projets lui paraissant «fantaisistes», le ministre de la Défense s'est voulu rassurant en excluant la vente, au profit d'une location de longue durée «qui respe