Menu
Libération
Critique

ImageSingulières réveille l’image documentaire

Article réservé aux abonnés
Festival . A Sète, deuxième édition du rendez-vous photographique sous le signe de l’engagement.
publié le 10 mai 2010 à 0h00

Trente-deux employés d'une usine textile de Lyon posent à tour de rôle devant un rouleau de tissu différent. La cravate du patron, le sourire de la styliste, les yeux fiers du teinturier tissent une sociologie picturale empreinte de dignité. Portraits d'une PME de Rajak Ohanian relève du document social, fil directeur et parti pris du second rendez-vous photographique de Sète (Hérault), ImageSingulières, organisé par l'association Cétavoir. «A la différence du photojournalisme, la qualité du travail documentaire est basée sur l'accumulation, le temps passé, la patience, le respect des personnes photographiées. Quelqu'un s'attache à une cause et en fait un combat», estime le directeur artistique du festival, Gilles Favier, photographe à l'Agence VU et collaborateur de Libération.

Visages. Si l'essentiel des expositions débute le 13 mai dans différents lieux de l'île singulière, celle d'Ohanian est déjà visible au Centre régional d'art contemporain (Crac), à côté de celle de Michael Ackerman. Cet Américain de 42 ans, né en Israël, a vécu à New York et Cracovie avant de s'installer à Berlin. Lui aussi accumule des visages, mais d'une esthétique différente. La quête et le questionnement des origines semblent le leitmotiv d'une œuvre noir et blanc aux contours flous, grain éclaté d'où surgissent des regards désespérés, blasés ou inquiets. Un train abandonné sous la neige, des hommes nus sous la douche rappellent un certain pan de l'histo