La musique a ses rock stars, le design graphique aussi. Ils étaient plus de 4 000 à confluer à l’OFFF, manifestation consacrée à la création numérique, pour écouter religieusement leurs idoles, admirer leurs dernières réalisations lors de conférences archicombles, se repaître d’images globalisées, de pubs, de clips, de vidéos. A l’affiche, le tatoué Joshua Davis, gourou des algorithmes, et son alter ego féminin, l’illustratrice angelena Tara McPherson, les studios Mill, maîtres ès effets spéciaux, et la relève barcelonaise Dvein, ou Art+Com, concepteur d’installations interactives… Les festivaliers sont jeunes, venus de 25 pays, programmeurs, designers, ou simples geek(ette)s. Portent des tee-shirts qui déchirent, des montres Casio vintage et ne quittent pas leur iPhone et iPad.
Flottement. Festival barcelonais consacré à l'origine aux films Flash (un logiciel d'animation pour le Web), l'OFFF s'est étendu à l'imagerie digitale sous toutes les coutures. Pour fêter ses 10 ans, il s'installe à la Grande Halle de la Villette à Paris. Entre création artistique et foire commerciale, démo de logiciels et de savoir-faire (showreel comme on dit en anglais, la langue officielle) avec force décibels, l'OFFF revendique son statut bâtard sans état d'âme. «Tout le monde veut gagner de l'argent, que ce soit sur le marché de l'art ou au service des marques. Ce qui importe ce sont les idées, la créativité, balaie Oriol Rossell, l'un de ses fondateurs, la qua