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Libération

Le narcochanteur «El Shaka» déchante

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Assassinat . Exécutée sur une autoroute, une nouvelle star victime des barons de la drogue mexicains.
publié le 30 juin 2010 à 0h00

Samedi, Sergio Vega, dit «El Shaka» (photo), n’a pas atteint Alhuey, Etat de Sinaloa, où un concert l’attendait. Sitôt passé le péage de San Miguel Zapotitlán, sur l’autoroute Mexico-Nogales 15, la Cadillac bordeaux du chanteur a été mitraillée ; 40 ans et 18 enfants, El Shaka, criblé de balles, a été froidement achevé d’une dernière à bout portant.

Avant d'en être victime, Vega a évoqué de telles exécutions dans les corridos qui l'ont rendu célèbre, des chansons décrivant l'univers violent des barons de la drogue, décrits comme des héros populaires. Dans Luto en el Cielo («Ciel endeuillé»), il chantait la mort du gros bonnet Amado Carrillo, en 1997. Et avec El Papá del Diablo, il rendait hommage à Chapo Guzmán, l'un des parrains les plus recherchés aujourd'hui.

Sergio Vega n’est pas le premier à payer de sa vie ses liaisons dangereuses avec le monde du crime organisé. Le premier «narcochanteur» éliminé fut Chalino Sánchez, en 1992. Il fait depuis l’objet d’un culte quasi religieux, et la médaille à son effigie voisine avec celle de la vierge de Guadalupe sur les poitrines velues de milliers de machos mexicains. En 2006, Valentin Elizalde est abattu à la sortie d’un concert à Guadalajara. Un an plus tard, c’est Sergio Gómez, chanteur du groupe K-Paz de la Sierra, aux millions de CD vendus, qui périt aux mains de mystérieux ravisseurs. Voilà pour les plus connus et expéditifs.

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