L'organisation d'un festival de reggae tient du miracle. Ce samedi, Mavado, la tête d'affiche du Garance Reggae Festival qui se déroule depuis mercredi à Bagnols-sur-Cèze, dans le Gard, devrait monter sur scène à peine sorti de la voiture venue le chercher à l'aéroport de Marseille. Le matin même, la nouvelle icône du dancehall aura atterri à Berlin en provenance de Kingston. Interdit de territoire en Angleterre, le mauvais garçon doit à chaque fois faire ce petit détour pour pouvoir jouer en Europe.
Transit. Mais le passage par la Grande-Bretagne n'est pas plus simple. Ainsi, sur les 400 musiciens prévus cette année au Garance, le programmateur, Antoine Jamet, a dû se battre pour chacun des visas des artistes jamaïcains. Les vols directs Kingston-Paris n'existant pas, les musiciens doivent passer par les aéroports londoniens où il leur faut encore obtenir une autorisation de transit, que les Anglais prennent un malin plaisir à n'accorder qu'à la dernière minute : «Pour faire du reggae, il ne faut pas avoir la scoumoune», confirme Gérard Michel, fameux promoteur de concerts à Paris qui a déplacé son festival annuel dans le sud de la France.
L'autre miracle, c'est d'accueillir 20 000 rastas ou jeunes campeurs sur quatre soirs… dans une petite ville comme Bagnols-sur-Cèze, qui compte 18 000 habitants, certes rodée à l'exercice du festival depuis quinze ans avec le Bagnols Blues. Ce dernier s'étant arrêté en 2004, la commune a accueilli alors la