Défendre des gestes écolos, la nature et les bons sentiments : on pensait que seuls d’anciens soixante-huitards entêtés pouvaient encore y croire… Et voilà que deux idéalistes acrobates, à coups de numéros de corde lisse, de clowneries et d’art funambulesque, nous embarquent dans leur révolution, telle que présentée ces jours-ci dans le cadre du festival pluridisciplinaire Paris Quartier d’été (lire page suivante). Le décor ? Un bric-à-brac constitué de ficelles et de récup, un vieux rideau faisant office d’étendard. Le drapeau ? Une étoile… verte cette fois. Ambiance chants populaires et combinaisons d’ouvriers. Mais la faucille et le marteau ont cédé la place à une pelle et un râteau. Les symboles changent, la révolution n’est plus rouge. Elle est bio, d’une naïveté assumée, portée par des circassiens nourris à l’autodérision.
Sirènes. Dès le premier tableau, des portés acrobatiques faussement ratés donnent le ton : un second degré résolument australien. Simon Yates et Jo-Ann Lancaster ne craignent pas le ridicule. Ici, le cirque n'a rien à voir avec les paillettes et costumes moirés d'athlètes lancés dans les airs. Non, la magie du spectacle est celle qui permet de transmettre un message. A travers des numéros tour à tour déroutants, symboliques et sarcastiques, ces Australiens règlent leur compte à l'homme cupide, à la pollution tueuse de sirènes et à l'abrutissement moutonnier.
Le réveil de Yates, dans un numéro de funambule étourdissant, rappelle un cert