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Le marathon est donné

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[Mauvais joueurs] . Suite de notre série sur les grandes arnaques ou petites filouteries qui ont marqué le sport. Aujourd’hui, Fred Lorz et Rosie Luiz.
publié le 11 août 2010 à 0h00

On aurait aimé revisiter le mythe Bikila ou faire (re)vivre le record du monde en 2 h 03 min 59 secondes de Gebreselassie. Les entorses au marathon en ont décidé autrement. De Fred Lorz à Rosie Luiz, en passant par une poignée d’illustres inconnus, la triche n’a cessé d’éclabousser les 42, 195 km de la course la plus célèbre de la planète athlétisme.

Au Panthéon des filous : le culotté Fred Lorz. Pour preuve que la triche n'a pas d'âge, les faits remontent aux Jeux Olympiques de Saint-Louis (Etats-Unis) en 1904. Déjà 15 kilomètres avalés par les courageux quand l'Américain est pris de crampes. L'abandon n'est pas une option. Alors afin d'atteindre la ligne d'arrivée en bonne position, le chouchou du public décide ni plus ni moins de sauter dans une automobile ! Et roule qui peut ! Lorz est largué à 8 kilomètres de l'arrivée, reprend sa foulée, franchit le cordeau, se perd dans les effluves de son bouquet de vainqueur avant d'être rattrapé quelques minutes plus tard… par le premier ! Le bon Thomas Hicks déclare : «J'ai gagné puisque, parti en tête, je n'ai pas été dépassé.» D'une logique implacable.

Emprunter un moyen de locomotion est un grand classique marathonien. Le 21 avril 1980, la ville de Boston accueille une nouvelle étape du circuit mondial. Ce jour-là, Rosie Luiz réalise le chrono de sa vie pour l'emporter sans une goutte de sueur apparente. «Je me suis réveillée avec beaucoup d'énergie», explique-t-elle, souriante. Pourtant, personne au sein de l'