«Qu'as-tu fait de ta vie ?», «Quelle est ta tristesse ?», «Quel est ton remords ?», «Quelle sera ta mort ?», «Quels sont tes désirs ?»… Non, ce n'est pas la monumentale statue allégorique de l'éloquence, ni même celle de la force, qui tonne ces questions à l'approche du visiteur. Ce sont des chaises, si simples qu'on les trouverait dans n'importe quelle brocante. Si elles parlent à quiconque daignant y poser son séant, c'est qu'elles ont été disposées là, sous les arcades du patio de l'atelier d'Antoine Bourdelle, par Christian Boltanski. En invitant le visiteur à s'asseoir, en tout naturel, Boltanski réifie ce jardin monumental et les puissantes statues qui l'ornent.

Et voici le jardin de l’atelier parisien d’Antoine Bourdelle, compagnon de Rodin et maître de Giacometti, disponible pour remplir sa fonction originelle et proposer à celui qui s’y aventure un moment de calme méditatif.

La relation immédiate entre l'œuvre et le spectateur une fois instaurée, les Questions - c'est le titre de l'œuvre de Boltanski - peuvent se poser.

Juliette Laffon, la directrice du musée Bourdelle et commissaire de l'exposition temporaire intitulée«En mai, fais ce qu'il te plaît !», a donné carte blanche à onze artistes français et européens. Elle leur a simplement demandé de concevoir une œuvre, d'en actualiser ou d'en réinterpréter une existante en résonance avec ce musée-atelier, où Antoine Bourdelle (1861-1929) vécut et travailla sa vie durant. Comme un dialogue avec