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Repaire de sorcières

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[Histoires d’au-delà] . Notre série sur les esprits qui hantent le sud de l’Angleterre se termine sur un musée de la sorcellerie. A vos sortilèges et balais.
publié le 21 août 2010 à 0h00

Dans le pandémonium des fantômes qui s'ingénient à terroriser les vivants, les sorciers ne sont jamais très loin. On prétend qu'ils savent parler aux esprits. Sortes de passeurs entre notre réalité et un univers parallèle censément inaudible au commun des mortels. Mais on dit beaucoup de choses sur les sorciers. Du pire au meilleur. Héros de Poudlard, héros du Seigneur des anneaux, Harry Potter ou Gandalf cumulent des pouvoirs surhumains positifs. Mais la sorcellerie n'a pas toujours eu la cote. Il fut une époque où posséder un chat noir pouvait conduire à la pendaison. Agnes Waterhouse a été la première en Angleterre, en 1565, à être reconnue coupable de meurtre par ensorcellement et exécutée deux jours plus tard. Au cours des cent cinquante années qui ont suivi, des milliers de femmes furent condamnées à mort. Le roi James I voulut même nettoyer le pays de toutes les sorcières par le feu et le sang. Ce n'est qu'en 1951 que la Grande-Bretagne «légalise» la sorcellerie en abrogeant un Witchcraft Act datant de  1735.

Boscastle, sur la côte nord des Cornouailles, cultivait une tradition de sortilèges adaptés à un port de pêcheurs. Par exemple, on y vendait du vent aux marins. C’est-à-dire une corde à nœuds dans laquelle un magicien local prétendait enfermer de bonnes brises capturées du haut de la falaise. Rien d’incongru donc à ce que le Museum of Witchcraft se soit installé quasiment à l’embouchure d’un port de tradition mystique. Les deux étages de la maison blanche