Quand on découvre le projet de Plateforme de vie réticulaire, de Matali Crasset, une installation qu'elle présente au musée du Grand Hornu (Belgique) dans l'exposition «In Progress» (Libération du 12 août), on pourrait se demander si cette designer n'est pas un peu geek. Au nom d'«une mise en relation du moi et du monde grâce à la technologie digérée», elle voit l'organisation de la vie quotidienne comme une succession d'interfaces.
Rites. De pièces en installations, depuis la fin des années 90, elle a créé un univers qui questionne les liens intimes entre les objets, l'usager, la nature et le réseau numérique, toujours à la recherche de nouveaux rites domestiques ou collectifs. Ainsi, avec sa Plateforme, elle recherche une «nouvelle typologie de mobilier qui représente pour l'extérieur ce que l'iPhone est à la communication».
Mais réduire Matali Crasset à des fictions qui ne seraient que virtuelles, à une nature qui ne serait qu’artificielle, impliquerait de passer à côté de son travail, qui place l’humain au centre de ses préoccupations. Il suffit de se rendre à son exposition à La Valette-du-Var, près de Toulon, pour voir qu’elle sait mettre les doigts dans l’huile d’olive. Ce n’est pas un hasard si elle investit un ancien moulin à huile, transformé en centre d’art, pour y développer son exposition «Nature intérieure», et y affirmer sa vraie nature.
Matali Crasset ne se contente pas de c