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Libération
Critique

Venise, le sens du vide

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Architecture . Pour la 12e biennale, la Japonaise Kazuyo Sejima confronte tradition et expérimentation dans l’épure.
publié le 2 septembre 2010 à 0h00

Loin des foires fourre-tout qui survendaient trop de bâtisseurs stars au mètre carré, l'architecte japonaise Kazuyo Sejima, commissaire de la 12e biennale d'architecture de Venise, a réussi son pari : pour son exposition «People Meet in architecture» (Libération du 26 août), elle a opéré un choix clair pour faire palpiter l'architecture avec le vide, matériau essentiel à l'intérieur et à l'extérieur du bâti.

Conceptrice tokyoïte du futur Louvre-Lens en France, adepte de l’effacement et de l’apesanteur, Kazuyo Sejima fait du cabotage entre des projets très ténus ou très construits. Son thème - très ouvert donc peu dogmatique - se fait rassembleur, ouvrant des pistes de recherches, cooptant bâtisseurs, artistes et cinéastes, tout en demeurant résolument architecte.

Rêverie. Ce grand laboratoire diversifié peut être une réponse à ce que doit être une biennale d'architecture, c'est-à-dire une initiation à la rêverie, à la démultiplication des sensations, des questionnements politiques, écologiques et sociaux, au-delà de la simple représentation d'un bâtiment. Même si, comme le rappelait lors de l'inauguration le président de la manifestation, Paolo Baratta, on ne connaît pleinement les œuvres bâties «que sur le lieu où elles ont été réalisées». Mais cela on le sait, définitivement.

De l’ancien Arsenale aux Giardini, Sejima offre des espaces généreux à chaque invité. Elle ne se survalorise pas, mais sait montrer son travail évanescent, e