Après deux ans d’exil à New York, revoici Yannick en son pays. Son nouvel album, Frontières, sorti le 23 août, caracole en tête des ventes. Près de 100 000 albums déjà écoulés, selon sa maison de disques, l’ex-champion de tennis, devenu chanteur, peut jouir tranquillement de son insolente notoriété. Dreadlocks de sa jeunesse, prénoms de ses cinq enfants tatoués autour de son biceps droit, la personnalité préférée des Français vient de fêter ses 50 ans et n’a pas vraiment changé : douceur magnétique, accorte simplicité. Il pourrait se contenter de jouer l’invité idéal des dimanches de Drucker, mais est-ce l’effet Libé, il brûle d’en découdre politiquement. «Le mois de septembre va être riche mais j’ai peur que les gens soient résignés.»
La bergère XVIIIe de l'hôtel Raphaël à Paris semble bien étroite pour accueillir son 1,93 m méticuleusement entretenu. Au bout de ses longues jambes incasables, une paire de tongs portées avec l'élégance de derbies. Noah, daddy cool d'une France qui ne l'est pas ? Il sent qu'on le pousse à enfiler le costume de l'opposant officiel, mais, stratège éprouvé des médias, se garde de toute intempestive déclaration. En 2005, il s'était fait avoir. «Si jamais Sarkozy passe, je me casse.» Depuis, la phrase le poursuit comme un vieux serpent de mer. «Quand j'ai sorti ça, j'étais persuadé qu'il ne serait pas élu, se justifie-t-il. Je n'ai pas fui la France, je voulais juste faire un