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Libération
Critique

Goldorak fulgure au Rocher

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Japon . A Monaco, une exposition lie manga et tradition.
publié le 6 septembre 2010 à 0h00

Jean-Paul Desroches, du musée des arts asiatiques Guimet à Paris, est un des meilleurs spécialistes français de l'Asie. Dans cette exposition à la fois érudite et spectaculaire, présentée à Monaco jusqu'à la fin de la semaine, il a retracé avec brio la filiation des mangas, films d'animation et jeux vidéo avec l'histoire du Japon, depuis la naissance du régime impérial sous l'influence du bouddhisme, au VIIe siècle.

Bouddhas, sages et démons, féroces gardes du corps et dieux jeteurs de sort, jusqu'aux délicatesses infinies de l'époque Meiji, au tournant du XIXe au XXe siècle… Jean-Paul Desroches a réuni plus de 600 pièces, certaines magnifiques venues de l'archipel, mais aussi des collections historiques constituées à Venise et à Florence.

Les premiers livres illustrés de contes et légendes au début du XIXe siècle, récits initiatiques peuplés de petits monstres, font le pont avec la brutalité du graphisme contemporain. Il ne manque que le design, mais surtout l'érotisme violent, soigneusement mis de côté sur le Rocher.

Il est intéressant de noter que le rapprochement entre les milieux culturels concernés aussi bien au Japon qu’en Europe a été envisagé avec beaucoup de réserve. Pourtant, les liens plus ou moins conscients sont flagrants, des casques et armures ouvragés des samouraïs aux accoutrements des héros de mangas…

L’artiste présenté le plus intéressant est Yoshitaka Amano, dont les scènes de bataille témoignent d’une belle maîtri