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Libération
Critique

Wavves, sous les pavés punk, la plage pop

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Ados. Le turbulent groupe californien sort «King of the Beach», un troisième album assagi. Quoique…
publié le 10 septembre 2010 à 0h00

«La diarrhée peut guérir l'amour.» Ah, quel bonheur de retrouver Nathan Williams, 23 ans et trois disques au compteur. Nous l'avions quitté l'année dernière avec Wavvves, brûlot lo-fi reprenant pour le meilleur les distorsions shoegaze et la production surannée du punk. Il narrait déjà les joies de l'adolescence états-unienne, joies qu'il s'appliquait à reproduire à la lettre : weed, glande et Madden NFL 09 sur Playstation 3.

A en croire ce nouvel opus, le jeune branleur a pris du grade : King of the Beach sonne étrangement pop en regard de ce que commet habituellement Williams. Exit le son crasseux, de multiples «wouhouhou» enjoliveurs accompagnent désormais des chansons avec couplets, gardant juste ce qu'il faut de réverbérations sur cordes triturées.

Plane, picole, fume. Cela dit, la première écoute de King of the Beach est assez déroutante : Wavves aurait-il cédé aux sirènes du revival punk à roulettes ? Les influences Pavement, Pixies et Blink-182, jusque-là contenues dans un magma sonore, ont été karcherisées au grand jour, devenant alors l'écrin pimpant de l'autoapitoiement du camarade Williams. Ainsi des perles «My own friends hate me but I don't give a shit» (Green Eyes), «I still hate my music, it's all the same» (l'excellent Take on the World), ou encore le final «I still feel stupid» répété à l'envi sur Super Soaker. Le punk