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Libération
portrait

Drôle de (proto)type

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Christian Ghion. Un designer grande gueule, petit-fils de communistes, chef de bande, qui, sur le tard, se fait sa place parmi les grands.
publié le 9 octobre 2010 à 0h00

Christian Ghion est connu comme le loup noir à Paris, de la scène du design au monde de la fête. Ghion, un nom sec qui jaillit comme jouir, dont le franc-parler légendaire est plébiscité. Sa gueule de marlou tendre, sa stature de colosse élégant, son sourire vanneur prêt à dégainer une grosse blague, ce bad boy les affiche, les cultive. Il joue son rôle, de l'entraîneur de cocktails au pourfendeur des institutions.

«Je le surnomme le cow-boy du design, s'amuse Mathilde Brétillot, designer et amie. Car il voit large, pense en grand, sans le sens des limites. Son projet, ce n'est pas un simple dessin sur un papier, c'est générer de la rencontre. Il fait preuve d'humanité dans les affaires. Il est fidèle et drôle.» Car Ghion est aussi un good guy qui ne roule pas que pour lui. Il sait rassembler des créateurs dans des expositions collectives et y embarquer de jeunes débutants, ou des stars comme Jean Nouvel.

Dans ce que l'on nomme un «beau livre» monographique qui vient de paraître, défilent classiquement son portrait, et tout ce qu'il a conçu, du show-room boudoir pour Chantal Thomass à la suavité de la chaise Butterfly Kiss. Mais aussi un album photo attendrissant de tous ses proches. Et lui, de cabotiner, joue contre joue avec Philippe Starck, ou photographié par Jean-Baptiste Mondino. S'entrechoquent clichés peopleet images du peuple. Le critique de design Pierre Doze aiguise son profil : «Quichotte assez clairement tr