Menu
Libération
Critique

John Mayall, blues de maître

Article réservé aux abonnés
Culte. A 77 ans, le prolifique patriarche anglais se produira jeudi à Paris avec The Yardbirds en première partie. Toute une histoire.
publié le 12 octobre 2010 à 0h00

«Voilà le boss.» Le road-manager s'efface devant un vieux monsieur en débardeur gris, short et tongs. John Mayall lève les yeux derrière ses lunettes. Bonjour poli, sans plus. Comme dérangé dans sa méditation. A quoi bon parler quand on fait le blues ? A l'entrée du Plan, à Ris-Orangis (Essonne), Mayall colle ses affiches sur deux tables de bistrot. C'est là qu'après sa prestation, un membre du staff proposera ses disques dédicacés. C'est son spectacle. Il veille à ce que tout soit en ordre. Le patriarche du british blues le chante depuis cinquante ans. Il a gravé autant d'albums, dont il dit avoir du mal à en choisir un en particulier. «Je suis juste un bluesman qui chante ses histoires.»

Plume. A 77 ans, les cheveux ont blanchi mais sont restés aussi longs, liés au catogan qu'il porta avant tout le monde, derrière la nuque. Il sourit peu, semble par instants fatigué de la route. Mais prouve qu'il n'en est rien : «Les tournées, enregistrer des albums, c'est somme toute une vie assez dure. Mais pas pour moi. Cela ne représente qu'un tiers de mon temps. Les deux autres tiers de ma vie, je les passe en famille. Or, chez moi, je ne joue pas.»

Ses abords taiseux disparaissent dès qu’il met le pied sur scène, rôle qu’il n’a jamais quitté. Il enfile son éternel tee-shirt sans manches, sa boucle d’oreille en plume, son collier indien, et retrouve la parole et le sourire. Il s’éclate à jouer, sa musique et celle des autres.

Mayall n’est plus