Le 19 octobre, Hubert Falco, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants, devrait inaugurer la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie.
Son inscription dans la loi du 23 février 2005, dont l'article 4 appelait à la promotion des «aspects positifs» de la colonisation, rend limpide sa signification politique : il s'agit de choyer les milieux nostalgiques de l'Algérie française qui, hérissés par le débat médiatique sur la torture en 2000, ont entrepris de redresser l'image de la «présence» française «outre-mer».
A ce titre, la fondation relève d’une politique publique de gestion de la mémoire à vocation électoraliste qui, si elle fantasme sur un «vote pied-noir» dont l’existence est loin d’être prouvée, touche certainement les nationalistes, irréductibles défenseurs de l’Algérie française, campés à la droite de l’UMP.
La fondation exercera un contrôle à la source car, dotée d’un budget de 7 millions d’euros, elle devrait financer la production de travaux - une aubaine au moment où les coupes budgétaires amputent les crédits des laboratoires de recherche.
Claude Bébéar, ancien PDG d’AXA, qui commanda des harkis pendant la guerre et défendit leur cause, est pressenti pour en présider le conseil d’administration, au sein duquel doivent siéger des associations militaires comptant des généraux signataires d’un manifeste justifiant la torture.
Ainsi conçue, la fondation porte en elle une vision de l’histoire inscrite