«Hitler et les Allemands. Le peuple et le crime», c'est le titre de l'exposition inaugurée jeudi à Berlin, la première de cette importance depuis 1945 en Allemagne. Médias allemands et étrangers se sont rué dans les salles du très sérieux Musée de l'histoire allemande. «Comment le sanctuaire de l'histoire officielle de la République fédérale va-t-il aborder ce sujet brûlant ?» se demandait-on dans les couloirs. Et à quel stade se trouve la réflexion historique allemande sur le nazisme ?
«Hitler n'est plus un sujet tabou. Sur le personnage, sur la culpabilité des Allemands, sur leur responsabilité dans la guerre et l'holocauste, il n'y a pas de doute. Ces questions ont été largement abordées au cours des années passées, répond Simone Erpel, l'une des trois commissaires de l'exposition - jusqu'au 6 février. Pourtant, on ne comprend toujours pas pourquoi cet homme, finalement médiocre et sans expérience politique, a réussi à fasciner les Allemands, qui l'ont soutenu jusqu'au bout. Nous avons donc choisi d'explorer les mécanismes de cette fascination, d'où le titre retenu.»
Fidèles. «C'est un miracle de notre temps que vous m'ayez trouvé parmi tous ces millions de gens ! Et que je vous ai trouvés, c'est la chance de l'Allemagne», lançait Adolf Hitler à ses fidèles venus l'acclamer en 1936 à Nuremberg. De l'ascension à la chute, l'exposition tente de démonter les rouages de cette gigantesque supercherie consentie par un peuple.
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