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Libération
Critique

«Humour assassin» ou «rap pour l’œil»

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Prêt-à-penser . Florilège d’idées variées sur le peintre à dispenser lors des dîners en ville.
publié le 16 octobre 2010 à 0h00

Quelques philosophes anglo-saxons l'ont remarqué (ils ne s'appellent pas «pragmatistes» pour rien) : assez souvent, on ne pense rien d'une œuvre. Rien. Ou alors on pense à la liste des courses. Si vous êtes dans ce malheur, Libé vous aide à sauver la face dans les dîners, en vous proposant un florilège de pensées fortes sur l'art de Basquiat.

Vous pouvez frimer en faisant croire que vous étiez à la Factory entre 83 et 87, à l'époque de son amitié avec Warhol. Il suffira de reprendre les notations du pape du pop (qui était vraisemblablement amoureux de Basquiat) dans son Journal et de les mettre au passé. Dites par exemple : «Jean était très compliqué, on ne savait jamais de quelle humeur il serait, ni ce qu'il avait pris. Parfois, il virait vraiment parano et disait : "Tu te sers de moi, tu te sers de moi", puis il se sentait coupable et faisait tout son possible pour faire oublier sa crise. Mais du coup, je ne savais jamais s'il s'amusait vraiment.» Vous n'êtes pas obligé comme Andy de préciser qu'il avait une grosse bite (Journal du 29 novembre 1983).

Si vous voulez faire rock, préférez un truc décoiffé emprunté à Johnny Depp, grand amateur de Basquiat : «Quels que soient l'honnêteté, l'histoire ou le vécu qui jaillissent à travers ses dessins, peintures, objets, écrits […], son sens de l'humour est assassin.» Rappelez: «Les symboles forts qui viennent à l'esprit : la couronne, l'auréole d'épines, les portraits écorchés» et filez