Je bande donc je suis ? Dans son dernier essai, l'Homme expliqué aux femmes, le philosophe médiatique, Vincent Cespédès, convoque les filles à une saisissante expérience : éprouver cette «fragilité centrale», sise entre les jambes, et qu'elles ne connaîtront jamais. De cette vulnérabilité fondamentale, il tire une «philosophie des couilles», ode lyrico-amusée à l'attribut masculin. «Leur danse perpétuelle nous fait tutoyer le tumulte extérieur, le chaos qui engendre les beautés, fantasme les solides, bouscule les émotions.» Avec cet opus, Cespédès ne cache pas non plus une visée toute personnelle. «Je donne une clé à mes futures amantes. Qu'elles comprennent combien il est bon de pécho une nana.»
Dix heures du matin à Paris, dans une brasserie assoupie du canal Saint-Martin, il vibrionne intérieurement. Yeux bleus charmeurs, beau gosse de la pensée, subtilement virilisé par une barbe bien entretenue. Il est prêt à conter sa vie comme une fabuleuse légende. Comme si son avenir se jouait dans ce portrait de Libération. Enthousiasme tournant à l’ivresse, il est, à 37 ans, un philosophe atypique. Ancien professeur de lycée près de Creil, dans l’Oise, il s’est forgé, seul, une posture de penseur cathodique autour d’interrogations grand public : violence urbaine, libéralisme sauvage, bonheur ou amour. Son sens de la formule comme son physique avenant ont fait le reste. Sans maître, ni école, il est autant aimé que détesté. Classé jeune i