La serendipité est «l'art de trouver ce que l'on ne cherche pas en cherchant ce que l'on ne trouve pas». La définition est de Philippe Quéau, mais le concept de serendipity fut forgé par l'écrivain Horace Walpole, au XVIIIe siècle. Inspiré par un conte persan, il désigne le processus menant à une découverte imprévue. A la manière d'une recherche sur Internet où, de liens en hyperliens, on perd de vue sa requête initiale pour aboutir à des trouvailles inattendues.
Le mot imprononçable, transposition de l'anglais serendipity, sert de titre et de programme au festival qui tisse d'audacieuses connexions entre avant-gardes historiques et culture do it yourself contemporaine, entre lettrisme et hacking, cinéma élargi et circuit bending, collage et mash-up. Ainsi, en tapant Maurice Lemaître, révolutionnaire lettriste, on échoue sur Jankenpopp et ses happenings 8 bits ; en cherchant Patric Catani, pionner de la chipmusic (faite avec de vieilles consoles de jeux vidéo), on trouve le performeur radical Jean-Louis Costes ; et en cliquant Giovanni Martedi, «saccageur du cinéma élargi», on tombe nez à nez avec Evil Moisture, peintre et bidouilleur de jouets électroniques qu'il transforme en infernales machines à bruit.
Des artistes marginaux, inclassables, qui ont des pratiques parallèles selon les organisateurs du festival, désireux de mettre en lumière ces filiations bâtardes. «La plupart sont des adeptes du détournemen