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Critique

La récup, un art majuscule à Shift

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Electronique . A Bâle vient de s’achever le festival dédié aux mordus de technologies dépassées.
publié le 1er novembre 2010 à 0h00

«Sony tue le walkman K7 le jour de l'anniversaire de l'iPod», titrait le blog Gizmodo le 23 octobre, suscitant l'émoi des internautes. L'inventeur de cette icône qui a révolutionné l'écoute a beau préciser que la production ne s'arrête qu'au Japon, son sort semble scellé, survivance anachronique à l'ère du tout-numérique. Harold Schellinx est, lui, resté fidèle aux cassettes. Depuis 2002, l'artiste sonore collectionne les boîtiers jetés, le moindre spaghetti de bande magnétique accroché au caniveau. Fragments qu'il numérise et diffuse sur son site. Ou qu'il joue, comme il le fit samedi soir au festival Shift, sous forme de collages d'enregistrements privés, mixtapes, obscurs chanteurs de variété internationale crachotant dans l'expo parmi d'autres vestiges.

Impact. Sis dans des entrepôts à Dreispitz, zone industrielle en reconversion de Bâle, en Suisse, le festival des arts électroniques qui s'est terminé hier avait pour thème «Lost & Found». Il présentait des artistes questionnant l'obsolescence des médias, leur impact sur la mémoire. En exhumant des histoires comme celle du Cybersyn, ancêtre chilien du Net disparu sans laisser de trace, n'était l'image futuriste de la salle de contrôle. Ou en esquissant une histoire autre du Web à travers les productions de ses usagers, folklore numérique décrit par les net-artistes Olia Lialina et Dragan Espenschied.

L'exposition est hantée de revenants, cédéroms, vieilles consoles de jeu vidéo, disquettes et K7, t