La première conférence, de Ruwen Ogien, est très… apéritive : «L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale et expérimentale». Elle sera suivie d'une centaine d'autres - deux ou trois par jour, jusqu'au 28 novembre. Des étudiants attendent les intervenants à la gare Flandres, avec des pancartes : «Edgar Morin», «Alain Badiou», «Barbara Cassin», «Sandra Laugier», «Gérard Genette» «Jacques Rancière»… Les librairies exposent leurs ouvrages. Dans les rues où ils déambulent, on les reconnaît aisément en ce qu'ils ne se séparent jamais de leurs serviettes. Comme tous les ans, pendant le mois de novembre, Lille devient la ville à plus haute concentration de philosophes : ils sont là pour cette 14e édition de CitéPhilo, conçue et réalisée par Gilbert Glasman, Alain Lhomme, Jean-Jacques Melloul, Jacques Lemière et Stanislas d'Ornano.
Si l'on excepte le Festivalfilosofia de Modène, qui attire en Italie une foule inimaginable ailleurs, CitéPhilo est sans doute l'une des principales célébrations de la philosophie en Europe. La Caraïbe en est cette année l'invitée. Avec dès ce soir, 20 heures, au grand amphithéâtre de l'Ecole supérieure de journalisme (ESJ) : «Caraïbe: unité/diversité», et, demain, au Palais des Beaux-Arts, «Caraïbe : Etat et religion» (18 heures), et «Caraïbe : laboratoire des révolutions musicales du XXe siècle» (20 h 15). Mais le thème de réflexion général que propose CitéPhilo cette a