Bicentenaire de l'indépendance (16 septembre), centenaire de la révolution (20 novembre), le Mexique vit cet automne à l'heure des commémorations. Et des polémiques autour des festivités. Venue présenter sa dernière production, la Petite Géante et le Scaphandrier, la compagnie française Royal de luxe s'est retrouvée au centre d'une bataille politique qui a failli conduire à l'annulation du spectacle, initialement prévu à Mexico. Il aura finalement lieu à Guadalajara, à 500 km à l'ouest de la capitale. L'histoire des retrouvailles entre les deux marionnettes géantes (respectivement six et douze mètres de haut), actionnées par des dizaines de figurants, débute aujourd'hui et se poursuit jusqu'au 28 novembre.
La délocalisation à Guadalajara fait suite à plusieurs mois de vifs débats portant à la fois sur la vision politique de l’histoire du Mexique et sur le coût des manifestations. Et ce sur fond de grandes manœuvres des trois principaux partis du pays en vue de l’élection présidentielle de 2012.
«Confettis». Au pouvoir depuis 2000, le Parti d'action nationale (droite libérale) s'est vu reprocher par l'opposition son manque de légitimité à célébrer la révolution de 1910. Dans le quotidien la Jornada (gauche) du 19 novembre, l'écrivain Paco Ignacio Taibo II, auteur notamment d'une biographie de Pancho Villa, dénonçait des «festivités vides de sens qui ne visent qu'à effacer l'histoire à la gomme pour lui substituer paillettes et confettis.»<