«Tout cela s'est passé voici bien longtemps, mais ma tristesse est plus ancienne encore.» Après avoir rencontré Chris Garneau, songwriter américain de 28 ans, on ne pense qu'à ces mots du poète Fernando Pessoa, écrits en 1916 à Lisbonne. On les entend aussi dans sa musique et dans sa voix enfumée aux Marlboro light, enfantine dans les aigus. Et comme clouée aux marteaux de son piano. On avait téléchargé deux de ses titres au hasard d'Internet. Puis découvert son visage sur France 3 en septembre dans le kitchissime Tout le monde l'appelle Sylvie [Vartan] où il chuchotait la Plus belle pour aller danser habillé en marin sur le pont d'un paquebot. Une reprise pour la BO d'un film réalisée par Keren Ann. «Je trouve Chris réellement unique. Il sait créer un environnement intime et mélancolique avec tant de grâce, nous e-maile l'auteure-compositrice néerlandaise. Je sais qu'on parle souvent de son timbre de voix tendre et angélique mais je trouve qu'il a des qualités de rockeur.» On le rencontre à Paris rue de la Folie-Méricourt dans les locaux de Fargo, son label européen, entre deux dates d'une tournée où, du Havre à Berlin, il se produit en solo au piano. Avant que son batteur new-yorkais et une section de cordes ne le rejoignent samedi prochain sur la scène du Café de la danse.
Chris Garneau dont le dernier titre a tourné cet été sur les radios est, dit-il, «plus connu ici qu'aux Etats-Unis». Notamment des amateurs de «pop f