Quel est le point commun entre la Merveilleuse Vie de Jeanne d'Arc (Marco de Gastyne, 1927), le Miracle des loups (André Hunebelle, 1961), le Corniaud (Gérard Oury, 1965) et les Visiteurs (Jean-Marie Poiré, 1993) ? Tous ces films comportent des scènes ayant pour décor la Cité médiévale de Carcassonne, mais pas forcément dans son propre rôle. Ainsi du premier des titres précités, où elle joue Orléans assiégée par les Anglais ; tandis que dans le second elle prête ses remparts pour figurer la ville de Beauvais, théâtre d'amours contrariées sur fond de rivalité entre Louis XI et Charles le Téméraire…
On peut aisément expliquer cette surreprésentation de la citadelle de l'Aude dans les films, français ou étrangers (cf. le Robin des Bois, prince des voleurs, de Kevin Reynolds, en 1991) : débutée au milieu du XIXe siècle par Viollet-le-Duc, la rénovation du site se termine peu ou prou à l'avènement du cinématographe. Bref, le cadre rêvé pour maintes reconstitutions historiques et autres aventures de cape et d'épée. Jean Renoir y tourna d'ailleurs le Tournoi dans la cité, un muet de 1928, lors des commémorations du bimillénaire de la ville.
Ces anecdotes, parmi tant d'autres, sont révélées dans l'exposition «Monuments stars du 7e art», à la Conciergerie, autre lieu chargé d'histoire, sous les voûtes de la salle des Gens d'armes.
Ardente Italienne. Erudite mais pas rébarbative, la scénographie