Plonger à sept mètres sous le niveau du Grand Canal ne revêt pas la même allure romantique qu’une traversée du Pont des soupirs, mais l’expérience à laquelle s’est soumis l’auteur de ces lignes ne manque pas d’intérêt.

Dans un bathyscaphe digne de la profuse imagination de Jules Verne, le musée de Venise, installé dans les Gallerie dell’Accademia, juste en face du grand pont en bois du même nom, a mis en place toute son installation technique. C’était une des étapes indispensables au réaménagement d’un musée qui, comme tout chantier en Italie, paraissait interminable.

Lors d’un colloque, organisé le 16 décembre à l’Institut national du patrimoine à Paris, son directeur, Matteo Ceriana, a garanti que le nouveau musée ouvrirait enfin ses portes en 2011, pour laisser voir les Bellini, Carpaccio, Giorgione, Titien, Véronèse, Tintoret et Tiepolo qui font son orgueil.

Conservation. Dans cette salle des machines où les lumières clignotent de partout, l'Académie a posé son centre névralgique : les commandes des systèmes électriques, du chauffage et d'une climatisation enfin adaptés aux conditions de conservation. Au-dessus, la réfection de l'église va ouvrir un nouvel accès sur le côté aux visiteurs. L'Académie va avoir un espace d'expositions comme tous les musées de la planète. La muséographie sera entièrement revue. Pour ceux qui ont vu la plus riche collection vénitienne au monde souffrir d'un accrochage vieillot et d'une lumière calamiteuse, la visite fera office