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Libération
TRIBUNE

Ne bradons pas l’Hôtel de la Marine

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publié le 14 janvier 2011 à 0h00

La vente du patrimoine national, ou le projet de bail emphytéotique qui pourrait aller jusqu’à quatre-vingts ans pour l’Hôtel de la Marine, illustre de manière tragique des choix politiques, absurdes, immoraux et à la rentabilité plus que douteuse. La vente du patrimoine, sauf dans le cas où il ne présente pas d’intérêt particulier, pose deux problèmes de fond. D’abord, des biens à haute valeur historique, architecturale ou symbolique, classés dans le domaine public inaliénable, imprescriptible et intangible n’ont pas seulement une valeur marchande ; ils appartiennent au peuple français et à son histoire. Il est dérisoire de les céder pour quelques centaines de millions d’euros qui n’auront aucun impact sur un déficit budgétaire de plusieurs centaines de milliards. Ensuite, cette politique initiée en 2007 par Eric Woerth dans le but affiché de renflouer la trésorerie, témoigne d’une vision politique et économique plus que court-termiste : simpliste.

Le patrimoine d'une nation est un ensemble et le patrimoine historique français est un élément central de notre Etat et de notre nation. Le vendre, voir le brader, au motif qu'il ne faut pas laisser de dettes à nos enfants consiste à vendre leur héritage pour payer nos dettes ! Limiter à la dette financière la vision patrimoniale en obérant la question de la réduction du patrimoine est une aberration. Pourtant, depuis trois ans, les ventes symboliques se sont accumulées : le Centre des conférences internationales de l'avenue Klébe