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Libération
Reportage

Casa Encendida, l’éclaireur madrilène

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Expositions, festivals, cours, concerts… Depuis 2008, ce centre culturel espagnol financé uniquement par le privé fait preuve, malgré un budget serré, d’originalité et de réussite sans égal. Un exemple à suivre ?
publié le 19 février 2011 à 0h00

Si José Guirao se permet un sermon, c’est qu’il a fait à Madrid ce dont on rêve encore à la mairie de Paris. Depuis 2002, l’ancien directeur du musée national Reina Sofia joue les Robin des bois de la culture à la tête de la Casa Encendida. De facture plutôt modeste, cette «Maison éclairée» accueillait 700 000 visiteurs en 2008 avec un budget de fonctionnement équivalent à celui du CentQuatre. Installé dans une bâtisse qui abritait jadis un crédit municipal, la Casa Encendida a littéralement fusionné avec le quartier populaire de Lavapiès. Financée par la Caja Madrid, la plus ancienne caisse d’épargne du pays, cette MJC privée concentre son action sur l’art, l’éducation, l’environnement et la solidarité. Derrière la façade 1913 de l’architecte Fernando Arbós, on y visite des expositions, on y suit des cours, on y voit des spectacles ou on y prend l’air sur la terrasse arborée. Ici, tout est gratuit ou presque. Ouvert sept jours sur sept de 10 heures à 22 heures, les Madrilènes y entrent comme dans un moulin sans montrer patte blanche.

A l'intérieur, une ambiance de collège studieux : on a pensé le contenu avant le contenant. Peu de monde dans les couloirs. Pour voir la force vive de cet établissement, il faut frapper aux portes. Dans une salle de classe, Mayinuddin, 24 ans, est venu apprendre l'espagnol. Arrivé à Lavapiès en 2008, ce jeune Bengali profite des cours gratuits donnés par l'Asilim (Association pour l'intégration linguistique des immigrants de Madrid) qui, depuis