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Libération
Reportage

Venise fortissimo pour le romantisme français

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Une mécène passionnée de musique offre un palais vénitien au répertoire romantique français tombé dans l’oubli. Alexandre Dratwicki, directeur du palazzetto Bru Zane raconte cette renaissance.
publié le 19 février 2011 à 0h00

Dans le sestiere de San Polo, à quinze minutes à pied de la gare de Venise, et à une encablure de la basilique dei Frari, le palazzetto Bru Zane abrite le Centre de musique romantique française. Son ouverture, à l'automne 2009, a certes fait couler moins d'encre que celle du palazzo Grassi, où figure la collection d'art contemporain du milliardaire français François Pinault. Mais en moins de deux ans, ce centre unique au monde, dont l'action rayonne déjà du Japon aux Etats-Unis en passant par l'Europe, a fait de Venise le cœur névralgique de la réhabilitation de la musique française du XIXe siècle.

Une fois traversé le canal et passé un petit tunnel, on tombe sur une façade couverte de lierre puis une porte grillagée surplombée d'une plaque de cuivre et d'un interphone. L'homme qui nous accueille est Alexandre Dratwicki, directeur scientifique de l'établissement. Il a rêvé ce centre, qu'une mécène française, le Dr Nicole Bru, dont la fortune est estimée à 300 millions d'euros, a réalisé pour lui. Pas moins d'une dizaine de personnes travaillent à ses côtés dans ce palazzetto à ressusciter par la recherche musicologique, l'édition de partitions, de disques, et la production de concerts - un pan entier de l'histoire de la musique française, tombé en disgrâce avec le triomphe des compositeurs modernes du XXe siècle.

Alexandre Dratwicki est né il y a 34 ans, dans la campagne lorraine, «au milieu des vaches, avec une centrale nucléaire à l'horiz