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Critique

Passeports égyptiens pour l’au-delà

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Antiquité . A Londres, le British Museum, doté de la plus riche collection au monde de livres des morts de l’ancienne Egypte, présente actuellement ces papyrus qui servaient d’antisèches aux âmes en partance.
publié le 21 février 2011 à 0h00

C’est l’ancêtre du guide Michelin, mais pour un périple très spécial : celui qui, après la mort, va nous conduire dans une seconde vie, durant laquelle nous aurons la félicité suprême d’aller et venir, de temps à autre, pour embêter nos enfants. Enfin, pour les meilleurs d’entre nous, car pour les autres, vous pouvez toujours courir. De manière exceptionnelle, car ces manuscrits sont très fragiles, le British Museum a monté une présentation autour des livres de morts de l’ancienne Egypte, dont il détient une des plus riches collections au monde. Une salle entière est consacrée au plus grand de ces ouvrages ayant survécu : 34 mètres de papyrus.

Protection. Les Egyptiens étaient hantés par un chaos mortifère. Inondations et sécheresses, guerres et pillages, maladies et décès précoces surtout, empoisonnements et assassinats parfois, formaient leur lot quotidien. Il n'y avait pas de raison pour que les défunts échappent à ce bordel. Le livre des morts est donc posé dans la tombe pour aider votre âme et votre double à partir vers les contrées de l'au-delà. Assez loin si possible puisque, justement, le premier souci des vivants est que vous leur foutiez la paix et que vous ne reveniez pas leur refiler la grippe ou faire avorter leurs vaches. Au départ, il s'agissait d'une protection, inscrite sur des tissus qui pouvaient servir pour la suite. Des antisèches en quelque sorte. Mais comme la lutte entre ordre et désordre est sans fin, les textes devinrent de plus en p