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Critique

Affaire WikiLeaks : Toma taquin

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Arts . Une expo fiction autour des câbles diplomatiques.
publié le 25 février 2011 à 0h00

Yann Toma (né en 1969) est toujours aussi réactif. En toute logique d’ailleurs, puisque, depuis qu’il a racheté, en 1991, pour quelques centaines de francs symboliques, la compagnie Ouest-Lumière (l’ancêtre de l’EDF), l’artiste en a fait une entreprise, non pas fictive mais fictionnelle, qui ne produit et distribue que de l’énergie artistique. Il s’en est tout de suite autoproclamé, avec humour, président à vie.

C'est à ce titre, ainsi qu'à celui de premier «observateur artiste», que Yann Toma siège à l'ONU. Il a donc imaginé que puisque Ouest-Lumière est présente à l'Organisation des nations unies, elle avait été victime, au même titre que d'autres Etats, de WikiLeaks, et que des câbles diplomatiques litigieux concernant ses activités avaient été diffusés.

«Je trouve que l'affaire WikiLeaks est un événement majeur, qui est en train d'occasionner des basculements très importants. Et, ce qui m'étonne, c'est qu'à une autre époque, nous aurions été nombreux à réagir immédiatement sur le plan artistique. Or, aujourd'hui, non !» indique Yann Toma.

Selon sa façon de réfléchir au monde d’aujourd’hui, et dans un réflexe assez situationniste, il a donc, lui, sauté sur l’occasion pour créer une fiction et proposer à Arnaud Brument, le directeur de la bien nommée galerie Incognito, de faire une exposition. Dans ce minuscule espace (un mètre de large sur cinq de long), sont donc montrés les câbles pneumatiques validés par son comité exécutif, ainsi que la machine qui broi