Avec la nouvelle traduction de The Great Gatsby qu'elle a publiée en janvier chez POL, la romancière Julie Wolkenstein a voulu dépoussiérer l'archiclassique du dandy américain Francis Scott Fitzgerald et s'est surtout attiré les foudres des inconditionnels.
Fitzgerald est mort en 1940 laissant inachevé le manuscrit de son ultime texte, le Dernier Nabab. En 2010, en France, après soixante ans de purgatoire juridique, les droits de son Gatsby le Magnifique «tombent» dans le domaine public.
Pour Julie Wolkenstein, auteure de cinq romans et maître de conférences en littérature comparée à l'université de Caen, fan de la première heure de l'élégance fitzgeraldienne, c'est l'occasion de revisiter ce livre qui a marqué son adolescence, et dont les deux traductions, de Victor Liona et de Jacques Tournier, ne lui permettent pas, dit-elle, de retrouver la saveur du texte original. Justifiant sa démarche sur le site du Nouvel Observateur, elle dit : «Bizarrement, le français de Tournier n'est plus exactement le nôtre, alors que l'anglais de Fitzgerald n'a pas bougé. Quand Gatsby meurt, Fitzgerald écrit "son of a bitch" en guise d'épitaphe. Dans la version Tournier, ça donne : "Pauvre bougre", ce n'est pas ça. Moi, j'ai mis : "Enfoiré", parce que c'est ce qu'on dirait aujourd'hui.»
C'est bien là que se glisse la polémique. Dès la jaquette, la traductrice innove. Elle se contente de titrer le livre Gatsby. Juste Gatsby. En bleu sur fond b