Vous connaissez cette drôle d'impression du touriste qui se retrouve dans un groupe d'inconnus avec lesquels il va devoir passer la semaine ? Eh bien, manifestement, les vingt personnes réunies ici par le hasard sont en plein dedans. Les voilà assis, un rien gênés, dans l'atelier 1 de «l'Usine de films amateurs». Ils ont sans doute eu envie de participer à cette expérience mise au point par le cinéaste Michel Gondry (Libération du 16 février). La preuve, certains ont attendu depuis le matin au centre Pompidou, où cela se déroule, pour n'avoir une place que dans le groupe de 16 heures. Qu'importe, même motivés, ils n'en mènent pas large.

Trois minutes plus tôt, l’accompagnatrice de la troupe, Georgia, leur a fait parcourir au pas de gymnastique une série de décors. Elle brandissait un rouleau de papier pour qu’on ne la perde pas de vue, on se serait cru au Mont Saint-Michel en août.

Brainstorming. Mais maintenant, assis comme en classe, les participants vont devoir choisir un genre, un titre, une histoire, élaborer un squelette de scénario. Puis tourner un film. Le tout en trois heures. Il y a des instructions pour y parvenir. Georgia explique qu'il faut choisir trois personnes pour lire le texte de la marche à suivre, prendre des notes, surveiller le chrono. Sur ce, elle s'assoit au fond et débrouillez-vous mes amis.

Léger flottement. A travers les parois, on entend hurler : «Moteur, action !» Thibaut, bonne âme qui a passé la quarantaine, se