Du 12 au 20 février, le metteur en scène Jean-Louis Martinelli fut invité par les programmateurs du Festival de Téhéran (Iran) à animer un atelier d’acteurs. A cette occasion, le directeur du Théâtre des Amandiers de Nanterre a tenu un journal. Avec le site la Régle du jeu, Libération publie demain, lundi, le récit de sa dernière journée sur place, le 21 février, consacrée à sa rencontre avec le cinéaste iranien Jafar Panahi, condamné en décembre à six ans de prison par le pouvoir et actuellement en liberté sous caution. Extraits.
«Avant même d’entrer dans le vif du sujet, nous lui faisons part de notre désir de témoigner de notre rencontre tout en lui demandant s’il le souhaite d’une part et si une telle initiative ne peut lui nuire. « Parlez, écrivez, témoignez de la façon dont vous pouvez et souhaitez le faire, c’est une des conditions de ma survie. Ma situation ne peut pas être plus difficile. Le silence, c’est la mort ».
Il a souvent été dit ou raconté que Jafar Panahi avait été condamné en qualité d’opposant ou sur la base d’un film qu’il s’apprêtait à tourner. Sans aucun doute. Il s’agit bien là du fond de la question mais le déroulement des faits est encore plus terrible. (...) « Je vis là la pire des situations. A tout moment, l’on peut venir me chercher pour me jeter en prison. Je me refuse à téléphoner à mes amis, de peur de les mettre en danger et leur demande, pour les mêmes raisons, de ne pas parler de