Lorsqu'Agnès Jaoui lit David Grossman en français, les mots d'hébreu défilant à l'écran derrière semblent danser dans la lumière bleue. Elle pourrait être cette mère de famille de la Femme fuyant l'Annonce, le nouveau roman de Grossman. Une mère hantée par la mort possible de son fils le raccompagne à sa base. Elle n'y a pas réfléchi à deux fois avant de se faire conduire par un ami palestinien de la famille, chauffeur de taxi, ajoutant le malaise à l'angoisse. Dans le roman comme en scène, le départ du fils et l'absurdité du conflit israélo-palestinien s'achèvent dans un sanglot.
Séduction. Pendant trois jours, le théâtre Caméri de Tel Aviv met en scène des extraits de textes contemporains des deux pays, lus par des acteurs français et israéliens. Nicole Garcia présente un extrait d'Une histoire d'amour et de ténèbres, d'Amos Oz, Richard Berry des extraits d'Au pays des mensonges d'Etgar Keret, encore inédit en français.
A la soirée d'ouverture, mercredi soir, le comédien français Stéphane Freiss a su faire partager l'humour caustique de l'écrivain et journaliste arabe israélien Sayed Kashua dans Les Arabes dansent aussi. Quelques minutes avant, c'est la mythique première scène de séduction de Solal dans Belle du Seigneur, d'Albert Cohen, qui était déclamée en hébreu dans la plus pure tradition du théâtre français, par le comédien israélien Nathan Datner.
Le festival Livres en scène, organisé par le service culturel