D’un côté ce n’est pas du jazz : pas de longs développements ni de solos à tour de rôle. Mais un peu quand même, le goût de l’impro est bien présent. Du rock ? La musique du groupe en a l’énergie mais, essentiellement instrumentale, elle échappe à la structure refrain-couplet. La définition n’a finalement guère d’importance : Caroline, le quartet réuni autour de la contrebassiste Sarah Murcia crée des moments de liberté aussi séduisants sur disques que sur scène. Disques au pluriel, puisque le CD qui vient de paraître est double. Une galette de musiques créées par Sarah Murcia avec ses acolytes (Gilles Coronado à la guitare, Franck Vaillant à la batterie, Olivier Py au saxo), une deuxième d’insolites reprises de chansons où le prénom Caroline apparaît dans le titre, avec une ribambelle d’invités.
«La contrebasse est l'épine dorsale de Caroline, confie la musicienne, mais je ne compose pas à la contrebasse, ça serait trop réducteur. Les idées viennent de moi, lamusique est écrite, mais nous ne sommes pas contre les accidents, bien au contraire. On sait quand commence un morceau, jamais où il va nous mener.» Pourtant la cohésion du groupe apparaît sans faille, «privilège de jouer avec des complices de très longue date». La même bande accompagne en effet le touche-à-tout Fred Poulet, et a joué avec Sarah Murcia des versions de standards des années 70 pour Arte.
Cet intérêt pour la musique des autres se retrouve dans le disque de repris