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Portrait

Pépin, graine de stars

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Hommage. Grâce à la modernité de son toreo et un film culte, le Sévillan, idole des années 40-50, a influencé de nombreux toreros. Il est mort en février, à 83 ans.
publié le 31 mars 2011 à 0h00

Un jour à Albacete, au début des années 50, avant une corrida, Pépin Martín Vásquez décédé le 26 février à 83 ans à Séville, s’éveille de sa sieste. Il regarde son habit de lumières rituellement dressé sur une chaise. Il se surprend à penser qu’il n’a plus envie de le mettre. C’est la première fois que ça lui arrive. Il comprend qu’entre lui et les toros, c’est le début de la fin. Il fera annuler le contrat qu’il avait quatre jours plus tard à Madrid.

Un «désamour». Le mot est de lui. Il avait déjà senti ce «desengaño» chez son ami Manolete. En 1945, sur le bateau Marques de Comillas qui les amenait tous deux toréer en Amérique, Manolete lui avait confié un pressentiment. Celle qu'un toro le tuerait un jour. Il lui avait aussi confessé sa lassitude : marre de toréer.

Fémorale. A New York, son homme d'affaires, Camara, et son entourage l'avait convaincu de poursuivre. Dans la désaffection de Pépin Martín Vásquez, la ruée d'un toro jette son poison : le toro de Concha y Sierra, puissant, boiteux, manso, aux cornes abîmées qui, en fin de corrida à Valdepeñas, dans la suffocante chaleur de la Mancha, après deux statuaires et deux naturelles, lui détruit la cuisse gauche et lui arrache la saphène et la fémorale. On est le 8 août 1947 (vingt jours plus tard, à Linares, le toro Islero exécutera la prophétie de Manolete à qui Pépin avait encore conseillé d'arrêter).

A Valdepeñas, Manolete toréait avec Pépin et, d’une certaine façon, lui sauve la vie.

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