Avec 8 000 spectateurs en cinq jours de concerts, Musiques et jazz d'ailleurs, qui s'est achevé hier, a été un succès. Bonne nouvelle puisque le festival picard est la première manifestation culturelle d'envergure à proposer une billetterie en prix libre, chaque spectateur fixant lui-même le prix d'entrée au concert qu'il avait choisi (Libération du 11 février).

Le minimum était de 1 euro, le maximum : 40 euros versés par une spectatrice pour le concert collectif autour du répertoire de Prince. Pierre Walfisz, directeur artistique depuis dix ans, est à l'origine de l'initiative : «Nous avons enregistré 2 000 entrées de plus que l'an dernier. En 2010, les recettes de la billetterie étaient, en moyenne, de 6,60 euros par personne. Cette année, avec 100% de payants, il est de 6,50 euros.»

Premier enseignement : l'idée folle n'a pas fait perdre d'argent, et elle a attiré davantage de public. «A l'ouverture de la location, plus d'un mois avant le festival, beaucoup de places sont parties à 1 euro, auprès d'étudiants notamment. Ensuite, le prix a augmenté, pour se stabiliser autour de 10 euros», précise Pierre Walfisz, pour qui l'objectif n'était pas «une quelconque démocratisation de l'accès à la culture, mais de susciter la curiosité et attirer un public nouveau. Ce qui a marché au-delà de mes espérances : 21% des gens n'étaient jamais venus au festival».

L'expérience est observée avec attention dans le milieu culturel. Des directeurs de festival