A 45 ans, Martin Béthenod, qui a longtemps assuré le succès de la Fiac, a pour mission de donner un second souffle à la Fondation Pinault dont il vient d’être nommé directeur. Six ans après son arrivée au palais Grassi, deux ans après l’ouverture d’un second lieu à la pointe de la Douane, elle souffre d’un déficit d’image, aggravé par une erreur manifeste de casting avec la précédente directrice.
Hors temps fort, comme la Biennale de Venise ou les périodes estivales, les salles du palais Grassi semblent un peu dépeuplées quand on les compare à l’animation de son homologue du Guggenheim, plus accueillant, sur l’autre rive du Canal. Exposant des aperçus de la vaste collection d’art contemporain de François Pinault, la Fondation souffre aussi de la mutation d’un afflux touristique, qui, découragé par les tarifs prohibitifs de la ville, ne passe qu’une journée sur la place Saint-Marc, avant de filer le soir.
«Evidemment, il est plus facile d'attirer du monde sur Monet ou Dalí, mais 130 000 visiteurs pour notre dernière exposition, une moyenne de 1 000 par jour, sur un domaine aussi pointu que l'art contemporain, c'est loin d'être un échec», se récrie Martin Béthenod, qui a quand même prévu de changer le rythme à Grassi en raccourcissant les expositions.
Conscient, même si l’image lui semble injuste, que la Fondation peut être perçue comme une colonie française, Béthenod, qui a vite appris l’italien, multiplie les liens avec les acteurs locaux, l’Académie des beaux-arts com