L'annonce officielle devrait intervenir aujourd'hui : un peu plus de deux ans après son installation, en février 2009, le Conseil de la création artistique, présidé par Marin Karmitz, doit annoncer son autodissolution. Un sabordage qui mettra fin à une longue controverse avec une grande partie du monde culturel, obstinément hostile à cet organisme créé ex nihilo par Nicolas Sarkozy.
Le président de la République avait lancé la chose lors de ses vœux au monde de la culture à Nîmes, le 13 janvier 2009. Dénonçant «l'empilement des subventions», il disait vouloir «recentrer les aides sur l'excellence artistique», et avait chargé le producteur de cinéma Marin Karmitz de diriger ce conseil composé d'une douzaine de personnalités, dont la chorégraphe Dominique Hervieu (directrice du Théâtre national de Chaillot), Laurent Bayle (directeur général de la Cité de la musique) et Laurent Le Bon (directeur du centre Pompidou-Metz). Au ministère de la Culture, la mise en place du conseil avait suscité un malaise et été perçue comme une marque de défiance à l'égard de Christine Albanel, la ministre de l'époque.
La première polémique avait porté sur le financement du nouvel organisme - 10 millions d'euros par an -, dont beaucoup craignaient qu'il soit prélevé sur le budget du ministère de la Culture (c'est, en fait, Matignon qui a réglé l'addition). Très remonté contre le conseil, le Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles), avait aussi