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Libération

Satie se fait remixer

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Piano . Une trentaine de musiciens revisitent l’œuvre froide du compositeur normand, en CD et concert.
publié le 13 mai 2011 à 0h00

Opérant depuis Rodez, le label Arbouse Recordings achève, ce week-end, un cycle musical qui a mis dix ans à aboutir. Passionné par la figure d'Erik Satie, pianiste du début du XXe siècle et compositeur montmartrois d'airs répétitifs familiers préfigurant à la fois la «muzak» d'Eno, la lo-fi et les boucles «ambient» techno, le patron d'Arbouze, Cyril Caucat, a demandé à trente musiciens (dont Max Richter, Nils Frahm, Peter Broderick et Sylvain Chauveau) de livrer leur vision du musicien lunatique natif de Honfleur.

Rêveries. Ces remixes, recompositions, découpages, recollages et détournements, sont désormais réunis dans un double album captivant et labyrinthique, les Nouveaux Jeunes, qui a donné lieu depuis un an à une série de concerts clôturant ce dimanche à Onet-le-Château (Aveyron), avec une prestation de Dustin O'Halloran, pianiste croisé dans la BO du Marie-Antoinette de Sofia Coppola et auteur, ce printemps, d'un troisième album (Lumière) de rêveries perturbées. «Au fil de mes activités, explique Cyril Caucat, j'ai rencontré nombre de musiciens avec qui je partageais le même point de vue sur Satie, les mêmes sensations. Non seulement il a ouvert des portes mais il s'est rapproché du "son pur", à la façon des premiers hommes, détaché de tout, il a su travailler comme personne autour du silence.»

Soutenu dans sa démarche par les Archives Satie, plutôt dures en affaires, le projet d’Arbouse Recordings