Nomiya, l'installation de Laurent Grasso perchée sur le toit du Palais de Tokyo depuis deux ans, ne diffuse plus sa lumière violacée dans le ciel de Paris. Conçue et réalisée par le lauréat du prix Marcel-Duchamp, l'œuvre financée par Electrolux s'est éteinte le 30 avril. Un artiste réputé, une institution innovante, une grande entreprise : sur le papier, la commande semblait parfaite. Elle se trouve pourtant au cœur d'un litige opposant l'artiste à la société suédoise : retour sur la chronique d'un mécénat raté.
En 2008, Electrolux France sollicite le Palais de Tokyo pour nouer un partenariat. La firme souhaite installer un show-room de cuisine équipée dans le site de création contemporaine. Le directeur, Marc-Olivier Wahler, accepte d’allouer un espace au groupe d’électroménager, à condition que celui-ci finance par ce biais un projet artistique. Désireux de renouveler l’expérience de l’hôtel Everland, installé par le duo Lang et Baumann sur le toit du centre d’art en 2007, Wahler suggère le nom de Laurent Grasso, réputé pour ses architectures éphémères. Electrolux crée un atelier culinaire et passe dans le même temps commande d’une œuvre inédite à l’artiste. Ce dernier réalise une structure autonome de verre et d’acier destinée à recevoir une table d’hôte.
Construit sur le modèle des comptoirs japonais, Nomiya est installé en juillet 2009. Le succès critique et médiatique de l'œuvre dépasse vite les espérances d'Electrolux, qui en fait un outil de communic