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Libération

«La danse n’a pas besoin de musique»

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Chorégraphie. Rencontre en répétition à Genève avec Emanuel Gat, dont «Hark» sera cet été en France.
publié le 21 mai 2011 à 0h00

«Chut…»,répète régulièrement le chorégraphe Emanuel Gat. Il n'exhorte pas les danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève à se taire car ils ne pipent mot, trop concentrés à quelques jours de la première. Il tente de désamorcer ce trop-plein d'énergie qui pourrait nuire à un mouvement, avec des pointes d'exacerbation mais aussi très relâché. Ce n'est pas la première fois qu'Emanuel Gat, né en 1969 en Israël, s'installe avec sa compagnie depuis 2007 à la Maison de la danse d'Istres, un formidable outil de travail, créé pour un groupe autre que le sien. En 2009, il proposait Hark ! pour le Ballet de l'Opéra de Paris.

Curiosité. Depuis qu'il l'a vu en 2004 au festival d'Uzès, Philippe Cohen, directeur du Ballet du Grand Théâtre de Genève, a toujours souhaité l'inviter. Il a pris son temps avant de lui passer commande d'une création et de lui confier huit soirées… «J'attendais que le moment soit venu. On a vu tellement de chorégraphes monter trop vite pour redescendre plus vite encore, qu'il est de la responsabilité des directeurs de structure de porter une grande attention au parcours des artistes. J'allais voir ses spectacles avec une grande curiosité, sûr qu'il était un créateur et un chorégraphe. Cette rencontre aboutit aujourd'hui.»

Les danseurs semblent ravis, même si les débuts furent difficiles et que l’absence de miroir dans le studio de répétition les désarçonne. Emanuel Gat l’a recouvert d’un rideau, sachant que la sensation intérieu