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Libération

L’étron qui cache la forêt

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publié le 18 juin 2011 à 0h00

Le premier muséum des Arts défécatoires s'est ouvert le mois dernier à Nolléval (Seine-Maritime), village de 300 habitants proche de Rouen. Ce nouveau lieu de mémoire a été aménagé dans les toilettes de l'ancienne gare, ce qui en fait un des plus petits musées du monde ainsi qu'un poignant vestige du service public. Nolléval s'enorgueillissait déjà de posséder le premier -et, à ce jour, le seul - Cimetière de l'Art où, depuis mai 2002, les gens sont invités à venir enterrer les œuvres dont ils estiment qu'elles ont fait leur temps, ou qu'ils ne peuvent tout simplement plus voir en peinture. Il y en aurait déjà quelques dizaines dont, paraît-il, une toile de Nicolas Poussin (Jugement de Pâris) et une sculpture de César (Expansion rouge n°7). Y repose également un pastel (Extase) d'un artiste inconnu que l'auteur de ces lignes est allé enterrer lui-même en octobre 2003.

Ces deux établissements culturels, musée du caca et nécropole de l’art défunt, ont pour créateur Patrice Quéréel, 65 ans, un ancien prof de français qui n’est pas loin de se prendre pour une réincarnation de Marcel Duchamp. Du maître, il a l’imagination galopante et une prédisposition aux éclairs de génie sans bouillir. Les deux hommes ont également en commun d’avoir vu le jour en Seine-Maritime, comme le regretté André Bourvil.

Le fameux Urinoir de Duchamp est sans doute ce qui a mis Quéréel sur la voie de son conservatoire des Arts défécatoires. Ce qui avait été fait pour dev