Aujourd’hui, les 56 graffiti-artistes condamnés en septembre 2009 pour dégradation sauront combien ils vont payer de dommages et intérêts aux parties civiles : la SNCF, la RATP, les transports lyonnais et lillois. Condamnés dans un premier temps au pénal, les tagueurs ont vu leurs peines-amendes couvertes par l’amnistie. Huit années s’étaient en effet écoulées entre le moment où ils ont été arrêtés - en 2001 - et le moment où ils ont été jugés.
Depuis hier, une pétition, diffusée sur Internet, demande à ce que les «books» (des cahiers de croquis comprenant des dessins d'ébauche et des photos de graffitis), menacés d'être détruits, soient classés aux Archives nationales. Karim Boukercha, auteur du récent ouvrage Descente interdite (1), est à l'initiative de cette démarche.
Pourquoi avoir lancé cette pétition ?
J’ai suivi le procès des graffeurs en 2009. Déjà, ils demandaient la restitution des scellés, qui leur a été refusée. Et comme le jugement a été clément au pénal, ils n’ont pas voulu faire appel pour récupérer leurs books. En tant qu’auteur, je trouvais important qu’on ne détruise pas cette mémoire.
Qui a eu l’idée de demander le classement aux Archives nationales ?
L’an passé, le réalisateur Costa-Gavras, président de la Cinémathèque française, m’a suggéré de faire cette démarche. Mais seul le cabinet du ministre de la Culture peut ordonner que les books soient classés aux Archives nationales. Il m’a semblé important qu’en même temps que j’écris au ministre, d’autres personnes soutiennent l’idée. Aujourd’hui, l’écrivaine Virginie Despentes, l’acteur Vincent Cassel, l